Charlotte Gainsbourg est née le 21 juillet 1971 de la relation entre Serge Gainsbourg et Jane Birkin.
Une grande complicité unissait le père et la fille. Ici, en 1986, quand Charlotte a remporté le César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans «L'Effrontée» de Claude Miller. Bild: Pascal George
02 mars 2021 12:48
Charlotte Gainsbourg
«J'étais chez une amie, j'ai appris sa mort à la télé»
La fille du chanteur disparu il y a 30 ans, le 2 mars 1991, est revenue sur le jour où son père a disparu.
«Je me souviens avoir appris qu’il était mort à la télé. J’étais chez une amie», a confié mardi Charlotte Gainsbourg à Augustin Trapenard dans l'émission «Boomerang» sur France Inter. «À cette époque-là, il n’y avait pas de téléphone portable. Je l’avais vu la veille ou l’avant-veille. J’allais m’installer chez lui, parce que je n’allais pas bien et on avait décidé que j’allais habiter avec lui. Je l’ai appris avec un flash spécial, les pompiers sont rentrés chez lui. Je suis tombée, je crois».
Tout s'est ensuite enchaîné assez vite: «Mon amie m’a amenée rue de Verneuil en catastrophe, évidemment. J’ai vu ma tante dans la rue, donc elle a dû l’apprendre en même temps que moi, raconte-t-elle. C’est Bambou (NDLR: sa dernière compagne) qui l’a découvert, avec les pompiers. Ils sont rentrés par le balcon…» Une fois entrée, «je suis allée tout de suite le trouver et je me suis allongée avec lui». Une complicité forte, intense. «On a eu un rapport très innocent de père/fille. Ce qu'on dit dans "Lemon Incest": un amour très pur et très beau».
Les mois qui ont suivi la mort de son père ont été très durs. Elle a laissé sa maison de la rue de Verneuil en l'état pendant longtemps. «Même le frigo, il était plein. J’ai laissé les choses pourrir. Les boîtes de conserve, je ne savais pas: ça explose, en fait, avec le temps. Tout est resté. Jusqu’à l’odeur, qui restait. L’odeur de cigarette qui est restée très longtemps. Mais je voulais capturer cet endroit, que ce soit figé dans le temps».
Un sanctuaire qu'elle a longtemps préservé mais qu'elle s'est aujourd'hui décidée à transformer en musée: «J'ai pris du recul. C'était plus mon quartier, c'était plus quelque chose de tellement intime que je ne voulais pas le partager, en fait. Aujourd'hui j'ai besoin de le lâcher».
"La timidité de mon père vient d'une part de l'enfance qui ne l'a jamais quitté. C'est ce qui faisait de lui un père incroyable : il se mettait à mon niveau. Je crois que je restais assez mystérieuse pour lui : il avait peur de mes colères" #charlottegainsbourg@franceinterpic.twitter.com/2kG8GfWkIN
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